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✝ Gloom in Bloom IV ✝
27 juillet 2010

Late Night Double Feature Picture Show

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Hollyweird_051
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Mon amour se moque lorsque je fais de ma vie une vaste trame scénaristique ; que je vois Michael Myers dans la cuisine, Sadako dans le reflet de la télévision, l'armée des morts-vivants au coin de la rue et Norman Bates derrière le rideau de douche. Bien sûr que tout cela n'est que fiction. Et pourtant...

A chaque battement de cil, à chaque seconde qui s'écoule, c'est une infinité de ramifications vers de nouveaux "possibles" qui croît. Tout. Tout. Absolument tout est possible. Rien dans l'imaginaire humain n'échappe à cette probabilité d'existence, si infime soit-elle. A chaque battement, à chaque seconde, j'aime envisager, dans le décor rigide de cette réalité, les possibles les plus fous, les plus poétiques, les plus beaux. Je construis, avec une seconde d'anticipation, une réalité fantasmée et magnifique : une "métaréalité".

Et la beauté, c'est lorsque la réalité s'esthétise, s'élève, et vient effleurer ma métaréalité.

Je te vois, te regarde, te contemple, te sublime. Soulignés par la lumière dont j'oublie la provenance, ces traits dont je suis tombée amoureuse ; dans le noir et blanc de la semi-obscurité, des yeux embués errent puis me scrutent, regard caméra. Ceci est mon univers, ma création, ma perception. Le bruit de l'image sera le grain de ta peau - je te place au cœur de ma composition et te surcadre de mes mains. Émerveillés, mon corps, mon épiderme, deviennent spectateurs eux aussi. Je suis une et multiple ; je suis décor et actrice, artiste et voyeuse ; toi, ma créature et mon créateur. Je vois devant mes yeux s'animer ton image, ton visage, spectacle obsédant de beauté. Et simultanément, comme dans un miroir, une mise en abyme : je nous vois, je vois et j'entends cette scène, cette lumière et ces lignes et ce mouvement. La réalité plus belle que la réalité.

Ce monde est un vaste plateau de tournage. Et peu m'importe de mourir, tant que la scène est réussie.

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